Artisan du mois : Sarah Kanj, véritable magicienne du Zaatar en Alsace

À l’aune du printemps qui s’annonce, nous faisons l’ode du Zaatar et des épices du Levant ! En ce mois de mars, nous sommes partis à la rencontre de Sarah Kanj, jeune entrepreneuse franco-libanaise et fondatrice de Levanthym, qui nous présente son univers aux saveurs oniriques. Levanthym est un fabriquant de Zaatar en Alsace qui nous offre voyages et rêveries grâce à ses produits artisanaux, vegans et naturels. Vous avez pu découvrir son Zaatar dans la box du mois de mars !

Découvrir les produits de chez Levanthym est une réelle aventure : en voici un aperçu ! 

Comment décrirais-tu ta profession actuelle en quelques mots ?

Stickers avec le logo Levanthym. Dans l'arrière plan : artisan du mois Sarah Kanj, productrice de Zaatar en Alsace.

Dans le cadre de mon travail, je prépare un produit que j’affectionne tout particulièrement : le Zaatar. Je suis d’origine libanaise et ce produit m’attache beaucoup à mon pays. C’est important pour moi. 

Ce qui est le plus important pour moi, c’est la liberté. Aujourd’hui, je peux dire que je suis libre.

Comment vis-tu le fait d’être ton propre patron ? Quelle a été ta voie professionnelle avant de te lancer ?

Avant de créer mon entreprise, j’étais ingénieure en télécom. J’ai eu la chance de voyager dans plusieurs pays. D’ailleurs, lorsque je revenais de voyage, mes collègues me demandaient toujours de leur ramener du Zaatar ! Je me suis alors rendue compte que les gens aiment beaucoup ce produit mais qu’ils n’en trouvent pas facilement. De là est venue mon idée d’en créer moi-même.

Arrives-tu à concilier le fait d’être à ton propre compte avec ta vie de famille ?

Ma vie de famille a été le moteur de cette aventure. J’ai deux enfants et mon mari est presque tout le temps en déplacement. En étant mon propre patron, je suis libre de ne pas travailler le jour où il y a une grève ou un imprévu familial. Je peux passer du temps avec mes enfants plus facilement.

Certes, on travaille « trop » mais quand on le veut. Au début, c’était compliqué, je travaillais en permanence – jours fériés et week-end compris, mais après deux ans, je peux dire que les choses commencent à s’aligner et que je suis libre.

Quelles sont les qualités indispensables pour exercer ton métier ?

Je ne sais pas si je suis légitime de répondre à cette question, mais je dirais qu’il faut rester ouverte et écouter les avis clients, même les plus négatifs. Ce sont eux les acheteurs. Il est important de les écouter et d’agir en conséquence. Si certains produits ne se vendent pas, c’est pour une raison précise. 

À l’inverse, as-tu rencontré des difficultés particulières ?

Oui, en particulier avec les fournisseurs. Il y a eu plusieurs problèmes de délais, de financement, surtout au début. Et puis, lorsque l’on se trouve dans une pépinière d’auto-entrepreneurs, on voit des entreprises faire faillite et cela peut faire peur, mais il ne faut pas baisser les bras.

Quel conseil donnerais-tu à une personne qui souhaite créer sa propre entreprise ?

Je lui dirais de prendre le risque, surtout si elle a confiance aux produits qu’elle prépare, mais pas que. Il faut oser interpeller les gens, leur demander s’ils comptent utiliser CE produit en particulier. Des personnes extérieures à notre entourage, pour avoir un avis objectif. 

J’ai fait des erreurs, mais les erreurs sont normales et on apprend. 

Je pense également qu’il faut garder un travail à côté lorsque l’on développe son entreprise. Au début, je travaillais encore. À cette époque, j’avais tout conçu moi-même, comme les packaging, par exemple. C’est pourquoi il y a eu quelques erreurs, mais c’est comme ça que l’on apprend !

D’ailleurs, à quoi ressemble une journée type chez Levanthym ?

Pots de Zaatar fabriqué en Alsace.

Tous les jours, on prépare les commandes de nos clients, que ce soit sur le site ou sur Amazon. On prépare également les commandes pour les professionnels car nous travaillons avec des restaurants locaux. J’essaie également de finir toutes les tâches administratives. Heureusement, j’ai la chance d’être accompagnée par trois stagiaires qui m’aident beaucoup. J’ai également une personne qui travaille avec nous et je compte embaucher une nouvelle personne très bientôt. 

Enfin, ce que j’aime par-dessus tout, c’est de lire les avis des clients. Je le fais tous les trois jours environ. 

Tu as beaucoup voyagé avant de t’installer en Alsace. Quelle importance accordes-tu au fait de consommer local ?

J’aime beaucoup acheter local. J’ai un vélo et j’essaie de tout faire à proximité, car on sait que c’est frais et il est essentiel de supporter les entreprises locales. Aujourd’hui, je travaille avec des restaurants locaux inscrits au Guide Michelin et j’en suis profondément reconnaissante. À mon tour, j’aimerais aider les autres. À mon échelle, j’achète tous mes pots en Alsace, en guise de contenants pour nos produits. 

Le Zaatar, qu’est-ce que ça représente pour toi, exactement ?

Pots de Zaatar fabriqué en Alsace.

Le Zaatar fait partie intégrante de mon histoire personnelle. Je suis franco-libanaise, et le Zaatar me rattache à mon pays. 

Il me rappelle ma grand-mère. Je n’ai jamais eu besoin d’en acheter puisque j’en avais toujours avec moi : ma grand-mère nous en envoyait, peu importe les kilomètres qui nous séparaient. Elle m’a également aidée à préparer le mélange parfait. Elle m’a transmis cette envie de créer un Zaatar qui a du goût, avec les bons ingrédients.

Le Zaatar est-il ton produit préféré de ta gamme de produits et pourquoi ?

Oui. Je le mange tous les jours, même lorsque je manque de temps, c’est dire ! Un peu d’huile d’olive, et le tour est joué. J’en mets vraiment partout !

Peux-tu nous décrire comment se passe le processus de création du Zaatar ?

Sachet avec du Sumac et un pot de Zaatar de la marque Levanthym, artisan du mois de mars.

Le Zaatar, c’est un mélange de trois produits principaux. Il est important d’avoir un très bon thym sauvage, que l’on nomme Origanum vulgare. Aujourd’hui, beaucoup de vendeurs de Zaatar remplacent cette plante avec d’autres plantes de substitution. C’est pourquoi ce n’est pas un « bon » zaatar. 

Ensuite, il faut du sumac et des graines de sésame. Le sumac (à découvrir dans la boutique Levanthym) , ce sont des baies que l’on trouve dans plusieurs pays. Toutefois, en France il est vénéneux et toxique. C’est pourquoi nous sommes obligés de l’importer. Je l’importe du Liban, mais on peut aussi le trouver en Turquie, en Iran et au Canada. 

Il me tient à cœur de créer des produits de qualité. 

En tant que novices, on ne sait pas réellement comment manger le Zaatar. As-tu des conseils ?

Bien sûr ! Personnellement, j’aime le mélanger à de l’huile d’olive. C’est la meilleure manière de distinguer le vrai Zaatar. Mais on peut aussi l’utiliser comme une épice, que ce soit avec du poisson, du poulet ou bien encore des légumes.

Le Zaatar a-t-il des vertus qui lui sont propres ?

Oui ! Le sumac est réputé pour être un antioxydant puissant mais il n’est que très peu connu en France puisque celui d’ici est toxique. À titre de comparaison, les baies de goji et les myrtilles ont un indice ORAC qui est un indice antioxydant de 3000 et 6000 tandis que le sumac a un indice de 312 000. Il est vraiment plus riche que les autres. De plus, le thym et le sumac sont deux ingrédients anti-inflammatoires.

Nous sommes curieux de savoir… Est-ce qu’il y a un secret pour créer le Zaatar parfait ?

Le secret, ce sont les BONS ingrédients, et de le faire avec amour, toujours ! 

N’hésitez pas à soutenir Sarah dans son aventure en vous abonnant à son compte Instagram !

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